Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a ravivé la guerre commerciale avec la Chine. Le 8 avril, il a annoncé une hausse spectaculaire des droits de douane sur les produits chinois, jusqu’à 125% sur certains secteurs stratégiques comme les batteries, les semi-conducteurs et les véhicules électriques. Ces surtaxes s’ajoutent aux 25% déjà en vigueur depuis son premier mandat. En riposte, Pékin a imposé des droits allant jusqu’à 84% sur les importations américaines, tandis que les tensions provoquent une chute des indices boursiers mondiaux et un ralentissement des flux logistiques.
Stéphane Auray, professeur d’économie à Rennes School of Business, alerte sur les risques économiques majeurs de cette nouvelle guerre tarifaire et identifie plusieurs conséquences préoccupantes :
- Une hausse des prix pour les consommateurs : les droits de douane renchérissent les biens importés, affectant d’abord les ménages à faibles revenus, plus sensibles aux variations de prix ;
- Un recul des échanges internationaux : les exportations et importations reculent, perturbant les chaînes d’approvisionnement et réduisant l’accès aux marchés mondiaux ;
- Une perte de compétitivité industrielle : le coût des intrants augmente, fragilisant les entreprises locales sur le marché mondial et limitant leur capacité à innover ;
- Une réorganisation coûteuse des chaînes de valeur : pour contourner les barrières tarifaires, les entreprises délocalisent régulièrement leur production, affaiblissant l’impact réel des politiques protectionnistes.
« Les guerres commerciales nuisent à l’économie mondiale et au bien-être des consommateurs, sans résoudre les déséquilibres commerciaux structurels », résume-t-il.

