Le travail à distance entraîne une vague croissante d’anxiétéchez les employés. Alors que de plus en plus d’entreprises demandent un retour en présentiel, 30% des salariés français craignent que le distanciel provoque envers eux un « oubli » en matière de promotion et d’opportunité de carrière. Le phénomène semble s’étendre en Europe, puisque l’enquête, également menée au Royaume-Uni, en Allemagne et en Suède, révèle un sentiment partagé au total par plus d’un tiers (36%) des salariés de ces pays. Menée par Deel, cette étude indique que 27% des salariés français estiment qu’être un travailleur à distance à 100% à un impact direct sur la carrière et les chances d’évolution. Un sentiment de plus en plus marqué à mesure que l’on avance dans les générations. 57% chez les 16-24 ans contre 18% chez les 55 ans et plus.
Il est clair que les salariés organisent leur vie autour de leur emploi. Même s’ils souhaitent vivre plus proches de leur famille (24%), réduire leur loyer ou crédit immobilier (27%) ou s’installer à la campagne (29%), près de la moitié (44%) choisissent encore leur lieu de résidence en fonction de la proximité du bureau. 64% sont même inquiets à l’idée d’habiter à plus d’une heure du bureau et 14% regrettent de s’être éloigné du bureau pendant la pandémie de Covid. Les données de Deel confirment ce lien fort entre sentiment des salariés et stratégies de recrutement. En effet, les embauches locales (dans le même pays) ont augmenté de 104% l’année dernière sur la plateforme Deel.
Une tension croissante entre salariés et dirigeants
Les salariés sont néanmoins prêts à faire des compromis et notamment à travailler sur plusieurs fuseaux horaires. Dans le cas où ils travailleraient pour une entreprise basée dans un autre pays, 41% se disent prêts à commencer et terminer le travail deux heures plus tôt que les horaires locaux. Les dirigeants, quant à eux, font preuve de beaucoup moins de flexibilité.
59% des dirigeants d’entreprises français interrogés expriment une nette préférence pour recruter dans le même fuseau horaire, et 62% souhaitent que les salariés vivent à une distance raisonnable du bureau. 69% indiquent que lors du recrutement, il est important pour eux de savoir que le candidat sera en mesure de se rendre au bureau tous les jours.
Cette réticence semble d’une part liée aux besoins de management : 42% des dirigeants indiquent que cela facilite la collaboration et 33% que cela permet de garder plus de contrôle. Elle est d’autre part liée à un déficit de confiance : 23 % des dirigeants doutent que les travailleurs transfrontaliers acceptent d’adapter leurs horaires et 17% ne leur font pas confiance pour travailler de manière asynchrone. Ce décalage entre la flexibilité des salariés et la prudence des employeurs crée une tension croissante. Pourtant, plus de la moitié (53%) admettent que cette approche complique le recrutement des profils nécessaires.
Méthodologie
Salariés : Enquête réalisée par Censuswide auprès de 4 000 employés au Royaume-Uni, en Allemagne, en Suède et en France. Données collectées entre le 10 et le 12 juin 2025. Censuswide est membre du Market Research Society, respecte son code de conduite et suit les principes de l’ESOMAR. L’entreprise est également membre du British Polling Council.
Dirigeants : Enquête réalisée par Censuswide auprès de 1 000 dirigeants d’entreprise dans les mêmes pays et sur la même période. Les mêmes standards méthodologiques ont été appliqués.

